Derrière “elles sont chiantes” ou “elles sont folles” : ce que ça dit vraiment de nous, les hommes
Qu’est-ce qui se cache, au fond, derrière ces phrases toutes faites que beaucoup d’hommes prononcent (ou pensent) à propos des femmes :
“Oh qu’elle est chiante.”
“Les femmes sont folles, de toute façon.”
Moi-même, je l’avoue, j’ai longtemps utilisé ces mots. Jusqu’à mes 40 ans, je croyais sincèrement que les femmes étaient “chiantes” et “folles”. C’était presque devenu un automatisme, une croyance tellement ancrée que je ne la questionnais même plus.
Mais un jour, j’ai commencé à me demander :
Pourquoi je dis ça ?
Qu’est-ce que je ressens, au fond, quand je prononce ces mots ?
Peut-être était-ce un réflexe conditionné.
Peut-être étais-je simplement en train de répéter ce que j’avais vu et entendu autour de moi.
Ou peut-être... étais-je juste mal à l’aise face à une énergie que je ne comprenais pas, que je ne savais pas accueillir.
Que veut-on vraiment dire par “elle est chiante” ?
C’est souvent une manière de rejeter l’inconfort que l’on ressent quand une femme exprime quelque chose que l’on ne comprend pas ou qu’on ne sait pas contenir.
Ce n’est pas qu’elle “exagère”, c’est que je ne sais pas comment gérer ce qu’elle me renvoie.
Alors je dis “elle est chiante” comme une protection.
Pour éviter de sentir mon propre malaise.
En réalité, je me décharge sur elle.
C’est un aveu de faiblesse déguisé.
Un aveu d’impuissance émotionnelle.
Et quand on dit “elles sont folles” ?
Même mécanisme.
Je projette mon incompréhension, mon inconfort, ma peur peut-être, sur elle.
Je n’arrive pas à comprendre son monde émotionnel ? Je le dis “dérangé”.
Je suis incapable de poser un cadre sécurisé dans la relation ? Je la traite d’instable.
Ce que je juge chez l’autre est bien souvent ce que je ne sais pas gérer en moi.
Alors, que faire ?
La première étape, c’est d’avoir le courage de se regarder en face.
De reconnaître que ces phrases ne viennent pas d’une pensée lucide, mais d’une réaction inconsciente.
Ensuite, c’est d’apprendre. Car oui, ça s’apprend :
Apprendre à ressentir sans rejeter.
Apprendre à écouter sans juger.
Apprendre à accueillir sans vouloir contrôler.
C’est un chemin exigeant, mais profondément libérateur.
Et si, au lieu de dire “elles sont chiantes”, on apprenait à dire :
“Je ne comprends pas ce qu’elle vit, mais je veux essayer.”
“Je me sens déstabilisé, mais j’ai envie de rester présent.”
C’est peut-être là que commence une nouvelle forme de maturité masculine.